Prix d’art urbain Pébéo-Fluctuart 2022 : à la rencontre de Mafalda MG
À l’occasion de la 6e édition du concours international d’art urbain Pébéo-Fluctuart, dédié aux artistes émergent.e.s de la scène du street art, nous avons rencontré l’artiste Mafalda MG, l’une des 25 finalistes exposée sur Fluctuart jusqu’au 20 août.
Pouvez-vous vous présenter, ainsi que votre pratique artistique ?
Je m’appelle Mafalda Gonçalves, je suis née en 94 à Cascais, au Portugal, où j’ai grandi en regardant ma grand-mère peindre, donc dès mon plus jeune âge, j’ai su que je voulais poursuivre dans l’art. Je me suis spécialisée dans la photographie au lycée et j’ai un baccalauréat en dessin à la faculté des Beaux-Arts de Lisbonne.
En 2015, j’ai commencé à explorer le street art avec des petits collages et à peindre quelques armoires électriques mais je n’ai peint mon premier mur qu’en 2020. Depuis, j’ai réalisé des murs pour des particuliers, des entreprises, des associations et des mairies. En mai 2022, j’ai peint dans 3 pays différents : UpFest (Royaume-Uni), Rock in Rio (Portugal), Pinta Malasaña (Espagne)
Que souhaitez-vous exprimer à travers votre travail ?
Chaque peinture est différente, je n’ai pas l’impression de me concentrer spécifiquement sur un thème mais ma préférence pour l’utilisation de couleurs vives est principalement une manière de représenter le multiculturalisme.
Le véritable cœur de mon travail est le processus lui-même, pas la pièce finale. J’aime peindre seule dans des sites abandonnés, généralement immergés dans la nature, j’utilise donc la peinture comme un moyen d’organiser mes pensées. Le lieu est souvent l’inspiration pour l’œuvre mais j’ai peint des peintures murales plus politiques (drapeau colombien 2021) ou conceptuelles (dans le métro de Madrid pour la Journée internationale de la femme).
Quelles sont vos sources d’inspiration en tant qu’artiste ?
Ce qui m’inspire, comme je l’ai déjà dit, ce sont souvent les lieux que je découvre. Je collectionne également depuis 2009 des photographies anciennes qui sont parfois la base de mon travail. Je suis fascinée par les lieux abandonnés et les vieilles photographies en raison de l’histoire qu’ils possèdent et j’aime prendre quelque chose qui est oublié et le laisser vivre un peu plus.
Qu’est-ce qui vous a poussée à candidater à ce Prix d’art urbain ?
J’ai décidé de candidater car je n’avais rien à perdre. J’étais certaine que je n’allais pas être choisie, alors pourquoi pas ? J’ai été très surprise et reconnaissante de faire partie des artistes sélectionnés, je n’aurais jamais pensé avoir une toile exposée à Paris.
Pouvez-vous nous parler de la pièce présentée dans le cadre du Prix ?
Le tableau que j’ai soumis est un portrait de famille. C’est une photo de ma mère, ma grand-mère et sa sœur à la fin des années 60, c’est essentiellement un rappel du cercle de la vie. En observant leurs vêtements, nous pouvons souligner que même la mode est cyclique puisqu’ils pourraient facilement être trouvés à l’époque d’aujourd’hui.
La toile était une façon d’essayer de mettre sur une autre surface le processus que j’ai essayé de développer en peignant à l’extérieur.
Quel est ton projet rêvé en tant qu’artiste ?
Je pense que rien qu’au cours des 6 derniers mois, j’ai déjà conquis beaucoup de merveilleux projets dont j’ignorais l’existence. Chaque fois que je peins dehors, il y a du bon et du mauvais. Pour moi, le meilleur reste certainement les personnes que je rencontre, sur beaucoup de murs que j’ai peints, j’ai eu l’aide d’enfants qui passaient, et il n’y a rien de mieux que de voir l’excitation et le bonheur sur leurs visages de savoir qu’ils participent à sa réalisation.
J’ai également rencontré mon nouveau chien, qui m’a adoptée alors que je peignais à 400 km de chez moi le mois dernier. J’espère simplement pouvoir continuer à faire ce que j’aime le plus !
Découvrez l’univers de Mafalda Gonçalves et suivez son travail sur son compte Instagram et Facebook
Vous pourrez découvrir les œuvres des 25 artistes finalistes du concours Pébéo dans une exposition inédite jusqu’au 20 août sur Fluctuart.
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